Souillac : La vie confinée de Philippe Cubaynes.

Article paru dans La Dépêche du Midi le 6 mai 2020

Souillac : La vie confinée de Philippe Cubaynes.

Cela fera 41 ans ce mercredi 6 mai que Philippe Cubaynes est en fauteuil !

Rencontre ce 4 mai avec Philippe Cubaynes, très connu à Souillac pour ses nombreuses implications dans le milieu associatif et en particulier dans le monde du rugby, pour savoir comment il vit ce confinement après la tragédie qui s’est déroulée il va y avoir 41 ans ce 6 mai 2020, lors d’une ½ finale comptant pour le championnat de France de F3 à Marmande, le 6 mai 1979, opposant le S.C. Rieumes (futur champion de France) à l’U.S Souillac.

Après une action de jeu, « plaqueur-plaqué », Philippe se retrouve depuis obligé de vivre en fauteuil.

41 ans ce mercredi 6 mai que vous êtes en fauteuil….un bien triste anniversaire ?

Ma vie a été bouleversée pour moi et ma famille et elle continue à l’être. Heureusement, dans ma tête je « marche assis » et j’ai la grande chance de croquer la vie à pleines dents. Le joueur Bernard Boy, 3ème ligne de Rieumes que j’ai plaqué et Daniel Salles, l’arbitre du match, m’ont appelé ces jours-ci pour prendre de mes nouvelles ainsi que Marie et Hubert Fontés, responsables des représentants fédéraux CD 46/ Ligue Occitanie. Cela me fait chaud au cœur, mais n’est-ce pas cela la grande famille du rugby !

Comment vivez-vous ce confinement avec cette pandémie qui bouleverse nos vies et en particulier la vôtre avec en plus votre handicap ?

S’il n’y avait pas eu cette crise sanitaire j’aurais dû subir une intervention chirurgicale au CHU Rangueil puis rester 45 jours alité…

Vivant seul depuis le décès de mes regrettés parents, je respecte scrupuleusement le confinement étant plus que vulnérable avec ma tétraplégie incomplète qui a entraîné une déficience pulmonaire au niveau des muscles respiratoires, aussi je ne prends aucun risque.

Tous les matins j’ai les visites d’agréables infirmières libérales et d’une auxiliaire de vie. Mon frère jumeau, Dominique, fait mes courses et je peux compter sur la présence de ma meilleure amie Valérie De Oliveira qui, avec son extrême gentillesse, m’apporte son aide pour les actes de la vie quotidienne.

Quelles sont vos occupations et vos souhaits dans un proche avenir ? 

Je suis loin de m’ennuyer. Mon ami Jean-Claude Tardieu, président du CD 46, me confie régulièrement du travail.

Avec le St-Sozyien Bernard Jarzac j’ai répondu à un cahier des charges pour envoyer la candidature de Souillac à l’organisation, en août prochain, d’un stage de tests physiques et réunions techniques des arbitres du secteur professionnel, TOP 14 et PROD2, afin de préparer la saison sportive 2020-2021.

Il regroupera 110 personnes du corps arbitral et encadrant. Si notre candidature est retenue et que ce stage puisse se dérouler, il devrait générer des retombées pour les commerces de la cité Souillagaise. 

Ne pouvant me déplacer à Agen, la Commission Solidarité de la Fondation Albert Ferrasse/Fédération Française de Rugby dont je suis le président a organisé une réunion téléphonique le 26 mars dernier afin d’apporter une aide financière à des grands blessés qui avaient engagé des frais pour l’achat de fauteuil, matériel spécifique, aménagement véhicule, maison, informatique. 

A l’initiative de Jean-Claude Tardieu et du DJ Fanou j’ai été invité à participer en live, sur Facebook, à une Bodéga mode rugby « spécial confinement ». De nombreux invités du monde de l’ovalie et de la FFR ont ainsi pu s’exprimer.

Mes projets à venir sont très compromis voire annulés comme en septembre la 24e A.G de Rugby-Espoir-Solidarité, ou encore en octobre le pèlerinage à la Chapelle Notre-Dame de l’Ovalie à Rocamadour que je préside également. 

Si vous aviez un message à faire passer quel serait-il ? 

Nous ne savons pas de quoi demain sera fait, la vie est une belle chose, profitons de tout ce qu’elle peut nous offrir, je suis sûr que nous aurons des jours meilleurs. 

Sincèrement « Grand Merci » aux soignants pour leur courage, leur bienveillance, leurs valeurs, ainsi qu’à tous les corps de métiers confondus qui continuent de travailler au risque de leur vie pour sauver les nôtres. 

Auteur : J-C. Cristol